À dos de Cayman

Écrit par Isabelle

20 juin 2019

Samedi, 5 heures am. Le soleil n’a pas encore fait poindre ses rayons que je saute du lit au cuicui des oiseaux de mon réveille-matin.

Soudain, tout me revient : un ami, qui connait ma passion pour la conduite, m’a prêté sa voiture le temps d’un weekend. 2 jours entiers avec une Porsche Cayman S pour moi toute seule. Une cuvée 2008 à transmission manuelle pour encore plus de plaisir! Un petit bijou qui me fait frémir à la simple idée de la conduire! À la fois fébrile et nerveuse, j’ai des papillons au ventre comme avant une première rencontre.

Tout était prêt depuis la veille: ma pile de vêtements, une sélection de cd (le bluetooth n’étais pas au point en 2008!), une bouteille d’eau et évidemment, ma tasse à café. Bref, les essentiels pour une escapade matinale!

S’évader en Cayman

Partir, sans GPS, sans destinations et sans attentes pour le plaisir de conduire. S’éloigner des grandes routes et couper à travers les champs pour découvrir des chemins peu fréquentés. Des courbes sinueuses, des paysages ruraux qui défilent, parfois à un rythme effréné! Mais surtout cette joie qui m’envahit.

Au croisement d’une route, je m’engage sans réfléchir de façon aléatoire. Il n’y a que cet instant qui existe alors qu’une nouvelle route se révèle et avec elle, son lot de surprises et de rencontres inattendues: oiseaux de proie, envol majestueux d’un héron et même la traversée nonchalante d’une tortue serpentine qui rêvait d’un grand lac.

Là, seule au milieu de la campagne, je roule les fenêtres baissées pour sentir le vent fouetter mes cheveux et entendre vrombir ces 295 chevaux. Devant moi, des routes désertes. Seule au volant de la Cayman, je suis heureuse, libre. J’inspire profondément et sens la gratitude m’envahir. Quel bonheur, quel pur bonheur que celui de s’évader pour mieux se retrouver au milieu de nulle-part! Ce plaisir retrouvé de faire « des tours de machine » comme au temps de mon enfance. Rouler pour le plaisir, conduire pour passer le temps.

La Porsche et moi

Au cœur de ces paysages qui s’éveillent sous mes yeux, le temps s’arrête, mon temps. Conduire, c’est ma méditation pleine conscience, mon instant présent. Dans cet espace restreint, je me sens moi. Je me retrouve, me reground, me nourris. Je refais le plein et m’énergise. Je reconnecte avec la nature, ma nature. J’en perds la notion du temps.

Nous ne faisons qu’un, la Porsche et moi, au milieu de je-ne-sais-où. Devant nous, l’asphalte rectiligne bordée de champs nous invite à ralentir pour mieux nous élancer. La bête rugit et son accélération me pénètre comme dans une montagne russe. Un plaisir éphémère mais ô combien extraordinaire! L’opération se répète mais ne se ressemble pas. Chaque courbe est unique, chaque chemin différent. Son grondement m’imprègne et ce soir, allongée dans mon lit alors que je tenterai de trouver le sommeil, je le sentirai encore résonner en moi. Sous mes paumes, un fond de vibrations tardera à me quitter, tel la mer houleuse qui continue de nous hanter après avoir regagné la terre ferme.

Derrière le volant, à travers les campagnes, la réalité m’échappe et soudain, tout devient possible!

On n’oublie jamais sa première fois!

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