Fut une époque où les conducteurs devaient essuyer à la main le pare-brise lorsqu’il pleuvait ou qu’il neigeait. Et en tenant le volant, qui plus est! Parlez-moi d’une recette pour le désastre. C’était pourtant une scène fréquente au début des années 1900, alors que les automobiles étaient rarement pourvues d’un pare-brise!
Or, grâce à l’inventrice américaine Mary Anderson, les conducteurs gardent depuis leurs bras au sec et peuvent se concentrer sur la route même en temps pluvieux: voici la petite histoire des essuie-glaces.
Peu de gens s’en doutent, mais c’est bien une femme qui a eu l’idée d’un mécanisme à ressort pour essuyer la pluie, la neige et les débris sur les pare-brises.
Les versions varient quant au contexte précis dans lequel Mary eut l’idée de concevoir un dispositif pour nettoyer le pare-brise. Certaines racontent que par une journée sloche-moche d’hiver, à New York, alors qu’elle était assise dans un trolley, elle observait le pauvre conducteur qui devait piloter ce gros engin à seule main, l’autre étant occupée à essuyer sans cesse la vitre devant lui afin d’y voir quelque chose. D’autres récits évoquent une observation similaire pendant un voyage entre son Alabama natale et New York, durant lequel elle fut témoin des arrêts plus que fréquents des automobilistes sur le bord du chemin afin de clairer leur windshield.
Peu importe la version! Le point, c’est qu’elle était aux premières loges pour constater qu’il y avait là une réelle nécessité, et celle-ci étant la mère de toutes les inventions, il n’en fallait pas plus pour que Mary Anderson se mette à sa table à dessin et conçoive un mécanisme de lame de caoutchouc à ressort actionnée à la main depuis l’intérieur du véhicule.
En novembre 1903, elle obtient un brevet pour cette idée valide 17 ans.
Or, le temps que les voitures deviennent mainstream, ce brevet viendra à échéance, et Mary Anderson n’obtiendra pas le crédit de l’invention qui lui est dû (surtout qu’on s’inquiétait que les essuie-glaces soient une distraction pour les conducteurs!). Ce n’est en effet que plus tard, au cours des années 1920, avec la Ford T rendue présente sur tout le bitume urbain américain, que les essuie-glaces sont devenus une pièce d’équipement standard.
Au déplaisir de certains.